En 2015, la période de pèlerinage à l’Adam’s Peak ou Sri Pada en cinghalais, débute le 24 décembre et s’achèvera le 25 mai, jour de la pleine lune de Vesak où l’on célèbre la fête de la lumière au Sri Lanka. Seulement pendant cette période définie en fonction du calendrier lunaire, chaque nuit, le sentier lumineux se déroule jusqu’au temple qui coiffe le sommet du pic. Ces mois sont aussi les plus propices, climatiquement parlant, pour jouir d’une vue à 360˚ et pour observer le mystérieux phénomène de l’ombre triangulaire du pic.
Où se trouve l’Adam’s Peak ?
Le Pic d’Adam est situé aux confins des hauts-plateaux du centre de l’île dans la province de Sabaragamuwa à proximité d’Hatton et de Ratnapura. De forme conique, culminant à 2243 mètres, c’est l’un des plus hauts sommets du Sri Lanka. Le point de départ de son ascension se fait généralement depuis Dalhousie, petite bourgade au pied du pic. Les grands sportifs peuvent emprunter un chemin plus long depuis Kuruwita non loin de Ratnapura mais celui-ci n’est pas éclairé.
Qu’est ce qui motive les pèlerins depuis des siècles ?
‘Sri Pada’, nom de l’Adam’s Peak en cinghalais signifie ‘pied sacré’. Pourquoi ce nom ? Parce qu’au sommet du pic existe l’empreinte d’un pied qui fait se mobiliser les pèlerins depuis des lustres. Déjà au XIVème siècle, Ibn Battûta, le célèbre voyageur de tous les temps relate son ascension de l’Adam’s Peak. Les Bouddhistes sont convaincus qu’il s’agit de l’empreinte du pied de Bouddha qu’il laissa lors de sa deuxième visite dans l’ile. Les Hindous y voient l’empreinte de Shiva, les Musulmans, celle d’Adam au sortir du Jardin d’Eden et les Chrétiens, depuis la colonisation portugaise, celle de l’apôtre Thomas, l’un des fondateurs de l’Eglise chrétienne en Inde du Sud dont le tombeau se trouve à Chennai, l’ancienne Madras.
La montée vers le sommet de l’Adam’s Peak se fait la nuit
La durée de l’ascension dépend du rythme de chacun. Les marcheurs qui l’envisagent comme un petit exploit sportif peuvent mettre un peu plus de deux heures. Les ‘promeneurs’ peuvent mettre jusqu’à 4 ou 5 heures.
L’ascension se fait de nuit. Les pèlerins partent à l’assaut des quelques 5000 à 6000 marches (les sources divergent sur le nombre exact !) vers 2h30 du matin pour arriver à l’heure à la cérémonie programmée au lever du soleil. Les pèlerins sri lankais, toutes religions confondues, souvent en famille ou issus d’un même village suivent leur ‘leader’. Personnes âgées, enfants, même jeunes, sur le dos de leur père, avancent avec ferveur et il n’est pas rare de voir de vieilles femmes muées sans doute par une foi sans failles, accomplir le pèlerinage à genoux. De quoi forcer l’admiration des voyageurs, souvent ‘sur les genoux’ à la fin de l’aventure !
Sur le sentier lumineux de l’Adam’s Peak
Au départ, les marches sont profondes, nécessitant deux à trois foulées, avant de s’enchainer, plus étroites et surtout plus inégales. La musculature des jambes est mise à rude épreuve ! En cheminant, on voit parfois des pèlerins endormis ! De nombreuses échoppes ponctuent le parcours : on peut acheter de quoi se restaurer, se réchauffer avec un thé et même se procurer bonnets et couvertures ! Ce qui déclenche un sourire de prime abord mais qui peuvent s’avérer utiles à l’arrivée au sommet.
En chemin, vous serez interpellés par les rituels des pèlerins, notamment les kilomètres de fil blanc qui jalonnent les arbres et le sentier. Fil blanc qui évoque celui que les prêtres bouddhistes enroulent autour des poignets des fidèles après l’avoir béni.
Le site est très fréquenté les jours de pleine lune et lorsque la foule est trop importante, un service d’ordre est mis en place dans la dernière partie du parcours qui signe l’accès au temple. C’est une excellente épreuve pour tester sa patience avant d’arriver à la Terre promise!
Le temps est venu de se délester des chaussures de marche, d’enfiler chaussettes sèches et petite laine pour conjurer le froid avant d’accéder au Saint des Saints.
La cloche résonne, les chants s’élèvent alors que l’aube point
Le soleil commence sa lente ascension alors que les prêtres entonnent des chants, accompagnés par des tambours et des flûtes. Le ciel change à chaque instant avec les magnifiques lueurs de l’aube. Chacun guette l’instant magique où l’ombre du pic va se dessiner dans le ciel telle un triangle parfait, un phénomène toujours inexpliqué qui renforce la sacralité du lieu.
Sonner la cloche fait partie du rituel du pèlerin et la tradition veut qu’on tire sur la corde autant de fois qu’on a accompli le pèlerinage. Le nombre de ‘Ding, ding’ qui résonne dans toute la vallée raconte parfois des dizaines de pèlerinages !
On peut avoir la sensation exaltante de vivre un premier matin du monde, perché sur une montagne sacrée au fin fond du Sri Lanka !
Une ascension pour tous ? Qu’emporter ?
L’ascension de l’Adam’s Peak nécessite une bonne condition physique. Elle se fait de nuit, ce qui exige de partir après s’être bien reposé. Elle n’est pas difficile en soi puisqu’on la fait à son rythme mais l’inégalité des marches peut être pénible et les muscles peuvent se trouver en ‘surchauffe’. Il faut impérativement boire régulièrement. La descente est parfois ressentie comme plus difficile car il faut impérativement rester concentré et veiller à retenir le poids de son corps.
Attention aux enfants trop jeunes qui auront sans doute du mal à suivre après l’exaltation du début et qu’il faudra sans doute prévoir de jucher sur les épaules, rendant la progression du courageux papa, plus pénible.
Prévoyez un sac à dos léger avec un Kway, un sweat chaud et sec, des chaussettes de rechange, de la crème solaire et des lunettes de soleil pour la descente, des barres de céréales, quelques morceaux de sucre pour pallier une hypoglycémie, une bouteille d’eau et /ou thermos avec boisson chaude et éventuellement un bâton de marche.
L’ascension de l’Adam’s Peak vous séduirait ? Rien de plus facile. Prenez contact avec l’un de nos experts-voyage à Colombo qui saura vous conseiller et intégrer cette fantastique aventure au programme de votre voyage sur mesure au Sri Lanka !