22h : nous venons de parcourir 180 kilomètres depuis Bali ; nous sommes au pied du Kawah Ijen à Java. Il fait noir, il fait froid, nous avons choisi de dormir au camp de base du Kawah Ijen. Après négociation pour avoir des couvertures supplémentaires c’est vers 23h que nous nous couchons sur ces matelas un peu trop fins. Nous demandons avant l’extinction des feux à quelle heure est prévue le départ. Adjugé, vendu : dans 3 heures nous débuterons notre ascension pour voir les fumerolles bleues qui s’échapper de la soufrière du cratère.
Réveil nocturne pour l’ascension du Kawah Ijen et rencontre avec les porteurs de soufre
2h du matin. Nous voilà partis telle une équipe de chirurgiens-dentistes, munis de nos masques en papier sur le visage. Ou de spéléologues, avec nos lampes frontales… Déjà au pied du volcan nous pouvons sentir ces odeurs de soufre nous envahir les poumons. La randonné se fait dans le noir et le chemin devient de plus en plus pentu. Nous ne tardons pas à croiser un porteur matinal qui semble prendre son temps pour atteindre le sommet du Kawah Ijen. Il est équipé de ses deux paniers vides reliés entre eux par un bambou, d’une solidité insoupçonnée.
2h45, nous atteignons la cantine. Soulagement, nous apprécions un café et nous nous asseyons en compagnie de quelques porteurs déjà en marche. Les murmures des discussions nous entourent sans que nous les comprenions, notre guide nous encourage à ne pas nous éterniser et à poursuivre l’ascension. Ce que nous faisons, non sans un soupir de fatigue.
Les flammes bleue du Kawah Ijen
3h30, nous croisons de plus en plus de porteurs et nous avançons sans vraiment voir ce qui nous entoure, nous tentons de deviner ici et là les silhouettes qui rodent alentours. Au milieu du néant le plus total, nous percevons des formes vagues, d’un bleu fantomatique. C’est donc cela, les fameux « bluefires », ces mystérieuses flammes bleues du mont Ijen. Nous parvenons à percevoir les paysages à mesure que le jour se lève. Petit conseil aux personnes qui souhaitent aussi s’y aventurer, prévoir de quoi se couvrir car si l’on se réchauffe pendant l’ascension, le froid n’attend pas pour vous rappeler sa présence aussitôt que l’on s’arrête pour contempler le paysage.
Le lac volcanique du Kawah Ijen et ses paysages époustouflants
5h, les rayons du soleil viennent préciser les couleurs du lac d’acide au centre du cratère. Le bleu turquoise devient de plus en plus éclatant à la lumière du jour naissant. Le paysage environnant présente un aspect aride sur lequel le peu de végétation qui a su se faire une place semble lutter contre les vapeurs de soufre. Sur les rives du lac, on aperçoit du jaune qui vient contraster avec le bleu opaque du lac. La mine de soufre en contrebas est alimentée par un tuyau dont la chaleur permet aux travailleurs d’extraire le soufre liquide qui se solidifiera ensuite au contact de l’air. Le panorama est difficile à décrire tant l’atmosphère est singulière. La fumée émanant du centre du cratère confère à l’endroit un esprit mystérieux et sauvage. Il me semblerait presque être sur une autre planète. Vue d’en haut, nous distinguons les silhouettes s’affairer à l’extraction tandis que les porteurs commencent à remonter le cratère avant de redescendre à nouveau.
La pesée ou la récompense des porteurs de soufre
Nous commençons la descente, suivant l’itinéraire des porteurs de soufre en route pour vendre le fruit de leur effort quotidien. La cantine que nous avons croisée à l’aller fait aussi office d’étape où les travailleurs pèsent les paniers qu’ils ont descendu à la force de leurs épaules. Celui-ci vient de descendre près de 100 kilos de soufre, qu’il vendra environ 700 roupies le kilo, à raison de trois allers retours quotidien.
Nous atteignons notre base, bien contents de nous écrouler dans notre véhicule qui nous reconduira jusqu’à Bali, moyennant certainement une sieste sur le chemin du retour.
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