Le vendredi matin, la fatidique question est lancée : que fait-on ce weekend? Et pourquoi ne pas faire un tour du côté de Mawlamyine ? Ce n’est qu’à 6-7h de route au sud de Yangon… Le vendredi soir, à 21h30 me voilà embarqué avec deux compagnons de voyage dans la voiture d’un collègue, pour un trajet de nuit jusqu’à l’ancienne capitale.
Se déplacer en Birmanie : pas toujours facile
La route est mauvaise, les sièges peu confortables et la clim n’épargne personne. Il est 4h du matin lorsque nous foulons le sol de la quatrième ville du pays, Mawlamyine – ou « Moulmein » comme l’appelle plus souvent les français.
On ne le répétera jamais assez, mais il est crucial de réserver ses hôtels à l’avance en Birmanie ! Nous arrivons trop tard (ou trop tôt, question de point de vue), pour obtenir notre chambre. Pas grave ! La sieste de l’après-midi s’imposera plus tard mais en attendant, Mawlamyine se réveille doucement et s’offre à nous.
L’Ile Shampooing : un melting-pot de croyances
Quelques minutes de marche plus tard, le soleil est déjà levé et les Birmans s’activent. On atteint le grand pont au nord de la ville qui traverse le fleuve Salouen. A ses côtés, une petite île se fait discrète : Gaungse Kyun, « l’île Shampoing » comme on l’appelle ici.
Drôle de nom n’est-ce pas ? Il y a bien une explication : autrefois, les rois d’Ava au nord de la Birmanie, venait ici procéder à une cérémonie de lavage de cheveux, avec l’eau sacrée d’un puits se trouvant sur l’île.
En attendant, ce n’est pas ce qui fait véritablement l’attrait de cette charmante petite île sereine. Le plus étonnant, c’est le mélange de religions. Au fil des âges, diverses spiritualités se sont implantées sur l’île sans pour autant faire table rase des précédentes. Résultat : un mélange atypique d’à peu près tous les courants bouddhiques, avec pour les plus anciens, des influences hindoues évidentes.
Malgré la quantité chaotique de monuments, le lieu est calme, les jeunes moines vaquent à leur quotidien en se faisant discrets, et on se complait à s’asseoir au bord de l’eau en observant le jeu des barques de pêcheurs sur le delta de Salouen.
L’architecture de Mawlamyine : des trésors à chaque coin de rue
Bien que 4e ville de Birmanie, Mawlamyine donne plus l’impression d’un grand village. Et ce qui fait tout le charme de ce bourg, c’est la diversité de bâtisses en tous genres. Partout où mes yeux se posent, il n’y a que façades aussi raffinées qu’usées nous venant droit de l’époque coloniale anglaise; d’impressionnantes églises délaissées qui côtoient de superbes mosquées. Un voisinage qui se fait tout en contraste mais sans aucun embarras.
Même pour rejoindre la fameuse pagode de Kyaik Tan Lan, on passe devant des bâtiments coloniaux plus ou moins abandonnés, qui servent souvent de dortoirs et quartiers de vie pour les moines.
Justement, en atteignant Kyaik Tan Lan, se trouvant sur la colline de Mawlamyine, on profite d’une superbe vue à 360° sur la ville et ses alentours. De là-haut, le jeu de contraste entre les toits est tout aussi frappant.
Même après deux jours à arpenter les rues et ruelles de Mawlamyine, je reste persuadé que nous n’avons pas encore mis à jour tous les trésors de cette ville.
Entre gentillesse birmane et détente môn
Bien qu’elle ne soit plus capitale du pays, Mawlamyine reste la capitale de l’état Môn, une des principales ethnies de Birmanie.
Ce serait faire faute à la ville que de ne pas parler de ces précieux moments de rencontre et de partage avec les habitants. Tous ces petits moments qui nous ont fait faire une pause dans les visites, mais qui laissent des souvenirs inoubliables.
Au détour d’une ruelle populaire, un groupe de jeunes nous invite à venir jouer quelques parties de « chinlon », un sport traditionnel de Birmanie. Toute la journée, on nous gratifie de sourires, de regards inquisiteurs, de rires. Certains jeunes curieux et intrépides me demandent même de les prendre en photo. C’est la compétition entre copains : à qui aura la meilleure bouille sur l’écran de la caméra !
Le meilleur moment de la journée reste le soir, sur les quais du fleuve Salouen. Une longue étendue de petites gargotes mobiles envahissent la place et installent tables et chaises de couleurs. Les locaux s’y retrouvent pour partager des brochettes de poulet, de fruits de mer, de tofu, de légumes et autres compositions indescriptibles. Autour d’une bière fraiche ou d’un thé, on y discute jusqu’à pas d’heure dans la bonne humeur, profitant de la fraicheur de la soirée.
Nous n’aurons pas eu le temps de visiter l’île Biru – ou île de l’Ogre – avec tous ces villages Môn et leur artisanat local. Tant pis, ce sera l’occasion de revenir sur Mawlamyine !
Le temps file. Déjà il faut reprendre le bus pour retourner sur Yangon, l’esprit détendu bien qu’empli de souvenirs.
Pour découvrir vous aussi la Birmanie, faites appel aux conseils de Thomas sur notre site Internet : http://www.shantitravel.com/fr/voyage-en-birmanie/
Je découvre tes messages avec le plus grands plaisir. Quel beau début d’annee 2015. Je te souhaite de vivre encore cette année plein de ces fabuleux moments. De grosses bizzzzz a toi