Une cérémonie religieuse en Birmanie : le shin pyu
A Mandalay, ville splendide célébrée par Sinatra et Kipling, nous nous rendons dans un monastère où nous avons la chance d’assister à une cérémonie d’intronisation des petits garçons à la vie monacale, le Shin Pyu.
Accompagnés de leur famille, les enfants sont maquillés, revêtus de robes royales et de faux cils (!) et dansent au milieu de transexuels venus spécialement pour l’occasion. Ils ont « l’âge d’effrayer les corneilles », soit entre 7 et 12 ans. Cette fête durant laquelle ils peuvent manger gourmandises, sucreries et danser tout leur content est la dernière qu’ils connaîtront avant plusieurs semaines. L’après-midi, ils sont conduits dans un monastère où leurs cheveux sont rasés. Ils revêtent alors l’habit grenat des moines. Certains devront servir ainsi pour un mois seulement, d’autres pour toute une vie.
Le novice doit respecter dix préceptes – le moine doit en suivre 227. Le jeune garçon doit : s’abstenir de tuer, de voler, d’avoir des relations sexuels, de mentir, de prendre des intoxicants, de manger l’après-midi, de danser, de chanter ou de jouer d’un instrument de musique, de porter des fleurs, des parfums ou toute forme de maquillage, d’utiliser un lit ou un siège élevé ou luxueux et, enfin, de manipuler l’argent et l’or. Le Shin Pyu est le rituel le plus méritoire qui puisse être accompli dans la société birmane.
Chaque garçon bouddhiste et birman passe par cette phase d’apprentissage à la vie religieuse et à la vie d’homme. Outre la tradition et le respect des coutumes bouddhistes, ce noviciat permet à l’enfant d’étudier auprès des moines (apprentissage de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique) et remplace le rôle de l’école publique où certains enfants pauvres n’ont pas la possibilité d’aller.
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