Avec Indian therapy, la journaliste Juliette Tissot signe son premier roman, l’histoire d’une femme active et parisienne contrainte de tout quitter pour suivre son mari muté à New Delhi. Un roman original sur le choc des cultures, l’expatriation et la quête de soi-même. Entretien.
Pouvez-vous nous présenter un peu l’héroïne de votre roman Indian therapy ?
Sophie Perrotier quitte Paris, son travail, ses amis pour suivre son mari muté à Delhi en Inde. Au début, ce départ est assez excitant. Elle est pleine de bonne volonté pour partir vivre dans ce pays avec ses deux enfants, mais au bout de deux ans sur place, Sophie va mal. Elle n’a pas réussi à trouver sa place dans sa nouvelle vie. L’important choc culturel, les difficultés du quotidien, le climat, le petit monde des expatriés… tout lui pèse et faute de trouver un psy à qui confier ses difficultés, elle s’en invente un. Le roman est donc une succession de courtes consultations où Sophie se livre à ce psy indien imaginaire taillé sur mesure pour elle…
Est-ce un roman autobiographique ?
J’ai vécu 4 ans à Delhi, mais contrairement à mon héroïne je suis venue en Inde par choix. Mon mari et moi travaillions là-bas comme journalistes indépendants. Nous avions déjà voyagé en Inde pendant plusieurs mois sac au dos. Cependant, voyager en Inde à 25 ans et y vivre avec deux jeunes enfants, c’est différent ! Comme mon héroïne, j’ai aussi mis le temps à trouver un équilibre dans ce pays extraordinaire, mais souvent épuisant. Ce livre est donc très librement inspiré de mon expérience indienne. Je me suis aussi beaucoup inspirée du parcours de femmes rencontrées à Delhi, de cette ambiance propre aux communautés françaises à l’étranger. Dans ce roman, tout est du vécu mais pas forcément le mien.
Votre héroïne est assez déprimée en Inde, pourtant Shanti Travel peut vous assurer que les voyageurs qui choisissent cette destination reviennent souvent enchantés !
Oui bien sûr, mais c’est tout la différence entre le voyageur et l’expatrié ! Le voyageur est là pour une période courte. Il est là pour s’émerveiller, goûter des aliments nouveaux, prendre des photos, visiter, profiter au maximum, car il sait que deux semaines plus tard il retrouve son quotidien, son bureau et son camembert… L’expatrié, lui, commence généralement par être ce touriste émerveillé, mais ensuite il doit s’adapter au pays, renoncer à certaines de ses habitudes, lâcher prise… Dans le cas de mon héroïne, elle doit s’habituer à son statut de conjoint suiveur. Du jour au lendemain, elle n’a plus de bureau, plus de collègues, plus de salaire et même l’interdiction d’avoir un visa de travail. Toute sa vie est à reconstruire. Changer de vie fait rêver, mais en faire l’expérience n’est pas toujours un long fleuve tranquille !
Que vous reste-il des années passées en Inde ?
J’en garde le souvenir d’une grande liberté, car l’Inde est un pays de tous les possibles et se retrouver loin de chez soi, de ses repères permet de faire une vraie expérience de la liberté. J’en garde aussi des odeurs, des rencontres, des amis, et des souvenirs de reportages.
Justement, quel est l’endroit en Inde qui vous a laissé les plus beaux souvenirs ?
Il y en a beaucoup ! Je garde un très joli souvenir du Kerala, dans le sud du pays, d’une promenade en barque au petit jour dans les Backwaters, de la vie au bord de l’eau, de la lessive et de la toilette des habitants, du bruit des rames, de la végétation luxuriante, de la chaleur encore douce du matin. Je me souviens de mon premier massage ayurvédique à quatre mains dans une échoppe incroyable, recommandée par le patron de notre guest house de Munnar ! Un séjour dans la station de ski de Gulmarg, dans l’Himalaya, au Cachemire indien reste aussi mémorable. C’est là que mes enfants ont vu la neige pour la première fois !
Indian therapy, ed. Tensing – 272 pages – 14 € – http://www.amazon.fr/Indian-therapy-Juliette-TISSOT/dp/2919750666
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Super..et bravo..!!