Noyé dans cette marée humaine qui me dévisage intensément de la tête aux pieds, j’ai comme la désagréable impression de flotter dans l’air trop lourd d’un monde qui ne tourne ni à l’envers, ni à l’endroit mais plutôt dans tous les sens. Je virevolte d’une ruelle à une autre, essayant de me frayer un chemin dans ce joyeux bordel, à la recherche de mon hôtel. Le bruit des klaxons hurlent dans ma tête et me rendent fou, tout comme ces vendeurs de rue qui veulent à tout prix me faire acheter leurs légumes, leurs chaussures ou autres objets dont il m’était bien difficile d’imaginer l’existence il y a encore quelques heures. Il y a aussi ces pseudo-guides qui m’appellent « my friend », qui semblent m’avoir pris en filature et qui sont obsédés par l’idée de me faire visiter Delhi. A côté de cela, les odeurs d’épices me sont montées au nez alors que les odeurs de misère me donnent la nausée. Le doute s’engage sur mon visage, la peur y frissonne. Je viens d’arriver à Old Delhi, une erreur de débutant pour un premier voyage en Inde. Me voilà seul donc face à ce choc des cultures…
Apprendre à connaitre l’Inde
Ma plus grande erreur avant d’arriver en Inde a été de négliger l’aspect « préparation ». J’avais déjà voyagé en Asie auparavant, en Malaisie et au Vietnam, et je venais même de passer 5 mois en Thaïlande. Je pensais être rodé à l’Asie, à la pauvreté, à la saleté, au bruit et au chaos. Faux ! J’ai appris à mes dépends que l’Inde n’est pas l’Asie. L’Inde est un monde à part où chaque élément est incommensurable. Celui qui ne s’est jamais intéressé à cette culture se retrouve violemment projeté dans un monde âpre et tourmenté. Ma connaissance personnelle de l’Inde se résumait à « Slumdog Millionnaire » et à quelques romans d’Arundhati Roy. Quand je découvre un nouveau pays, j’aime ne pas trop en savoir afin de m’imprégner sur place de l’ambiance propre à chaque destination et d’éviter les préjugés ou les déceptions. Sauf que certains endroits requièrent un tant soit peu de préparation.
Je ne me serais ainsi pas infligé dès mon arrivée l’un des quartiers de Delhi qui renvoie à une Inde somme toute compliquée pour un novice. Et pas tout seul ! Je ne me suis pas senti en insécurité ou en danger mais plutôt comme pas à ma place.
Comprendre grâce aux Indiens
Pour parvenir à comprendre ce nouvel environnement si contrasté, il faut en quelque sorte se jeter dans la gueule du lion et affronter ses démons, quitte à parfois vaciller et divaguer. Je crois que lors de ma première semaine en Inde, tous les clichés du pays sous-continent si hauts en couleur m’ont été jetés en pleine figure. Qu’ils étaient loin les sourires sur les visages colorés pendant Holi ! Néanmoins, comme j’étais seul et qu’il me fallait jouer la carte de la débrouillardise pour me déplacer, me nourrir et m’installer, j’ai été obligé de me confronter à ces Indiens qui ne m’étaient, je dois l’avouer, guère sympathiques au premier abord. Deuxième erreur ! Les Indiens sont en fait accueillants, généreux et même réconfortants. L’échange humain fut mon moyen d’immersion : c’est de cette manière que j’ai pu dédramatiser et comprendre ce qui m’entourait. J’ai découvert une façon de penser différente. Ce qui m’horrifiait les faisait rire. Ils ne se laissaient pas envahir par ce simulacre pessimiste que je m’étais monté. Petit à petit, ils m’ont appris à apprécier ce qui au départ me semblait aussi cruel qu’atroce. Les Indiens sont fiers de leur culture, de leurs festivals et de leur famille, n’hésitez pas à leur poser vos questions si la curiosité s’empare de vous.
L’après-Inde ?
Une fois passé le choc culturel en Inde, il y a aussi le choc culturel post-Inde. Je ne suis pas rentré en France suffisamment longtemps pour le vivre moi-même mais pour en avoir parlé avec des voyageurs, je sais qu’un voyage en Inde laisse des traces. Impossible d’en sortir indemne. Les expériences que l’on y vit et les scènes de vie que l’on y voit sont d’une intensité assez rare. On revoit souvent les tableaux qui nous ont le plus marqué : magiques, sulfureux, dramatiques… Est-ce positif ou négatif ? Les deux sans doute. L’Inde fait gagner en maturité et en tolérance. Elle ouvre les yeux sur certaines réalités et permet de se remettre en question. La troisième erreur serait de vouloir révolutionner l’Inde. Une mission aussi ambitieuse qu’impossible. Il faut savoir accepter que l’Inde évoluera à son rythme et par elle-même.
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