Le premier Blog-Trip de Shanti Travel a eu lieu du 1er au 14 octobre 2013 et j’ai eu l’honneur d’accompagner nos deux invités blogueurs Doris et Florian, et sa petit-amie Michela. Ce voyage nous a fait traverser l’Inde du Nord, du Rajasthan au Bengale-Occidental pour assister au Festival Durga Puja à Calcutta. Nous sommes partis de New Delhi, la capitale, pour rejoindre Jaipur et Agra avant de nous aventurer dans l’état sauvage du Madhya Pradesh, où nous avons visité Orchha et Khajuraho. Les villes saintes d’Allahabad et Varanasi furent nos dernières étapes avant d’arriver à Calcutta pour le Festival Durga Puja.
L’Inde du Nord et sa richesse culturelle : le triangle d’Or
Nous commençons ce voyage par le grand classique : le triangle d’Or. J’accueille mes compagnons de voyage à l’aéroport à Delhi. Tout le monde a le sourire, excité par l’aventure qui nous attend. Parfait. Je leur laisse un peu de temps libre dans la capitale indienne avant que l’on se retrouve le soir pour notre premier diner tous ensemble. Au final, nous ne passons pas beaucoup de temps à Delhi car le lendemain matin nous prenons déjà la route pour Jaipur, la ville rose du Rajasthan.
En fin de journée, notre chauffeur nous conduira au fort de Nahargarh. Situé au sommet d’une colline, ce fort offre une vue panoramique sur toute la ville, idéal pour observer le soleil se coucher sur la ville plus rose que jamais. Le lendemain, nous visitons le fameux fort d’Amber avant de prendre la route en direction d’Agra.
La vie sauvage en Inde du Nord : le Madhya Pradesh
Je recommande vivement de faire la route entre Agra et Orchha en train (2/3 heures) plutôt qu’en voiture ; Soyons clairs, la route ressemble à un véritable champ de mines et il nous faudra près de sept heures pour parcourir les 240 km qui séparent le Taj Mahal des temples d’Orchha ! C’est donc un petit peu fatigués par le trajet que nous arrivons à destination ; Pour oublier cet épisode, nous décidons de visiter un des nombreux temples en ruines de la petite ville. Il n’y a absolument personne et en entrant, le « gardien » du temple (à peine majeur !) nous explique qu’il ferme dans 10 minutes. Pas de problème, 10 minutes suffiront. Spontanément, je lui ai répondu en Hindi (non pas que je parle couramment Hindi, mais habitant en Inde, j’ai tout de même quelques flèches à mon arc) et la réaction fût instantanée : notre nouvel ami nous ouvre des portes aux accès limités ! Nous voici plongé dans l’obscurité, à chercher notre chemin dans un labyrinthe d’escaliers étroits, de marches hautes et fines. Il faut donc faire très attention où nous mettons les pieds, mais le coté aventure est plutôt marrant. Je ne sais plus combien d’escaliers nous sommes monté et descendu mais nous voici tout à coup sur le toit, entre les 5 dômes du temple, surplombant ce petit village paisible du Madhya Pradesh. Waouh ! La vue sur la nature environnante et sur le palais, lui aussi en ruines est tout simplement indescriptible. Le soleil commence à se rapprocher de l’horizon, le ciel se teint en un dégradé allant du jaune au violet. A cela s’ajoute une horde de nuages menaçants qui ne lâcheront pas une goutte de pluie, mais qui plongeront les lieux dans une ambiance quasiment mystique. Pendant 30 à 45 minutes, nous restons sur le toit, à profiter de cet instant magique en compagnie des perruches au vert éclatant et des macaques à longues queues. Habitués des temples en Inde, les singes symbolisent le Dieu Hanuman pour les Hindus. Nous remercions chaleureusement le jeune gardien Manoj et c’est sur notre petit nuage que nous rentrons à l’hôtel pour le diner.
Khajuraho et ses temples érotiques
Le Sarai at Toria nous attend… Cet hôtel nous donnera l’impression de nous retrouver en pleine savane africaine pour les deux prochaines nuits. Nous sommes entourés par une nature luxuriante sur les rives du fleuve Ken (sur lequel une balade en bateau est offerte). De l’autre coté du fleuve se trouve le fameux parc national de Panna, l’un des cinq parcs majeurs de cet état sauvage d’Inde du Nord qui est l’une des régions où les voyageurs chanceux (et patients !) peuvent admirer des tigres en liberté (surtout à Bandhavgarh). Il y a aussi de nombreuses espèces d’oiseaux, des singes, des crocodiles, des buffles et toutes autres sortes d’animaux qui peuplent les alentours. Les chambres que nous occupons sont des « Lodges » individuels, spacieux et entièrement construits à partir de matériaux locaux et naturels. Le Lodge principal utilisé comme espace commun, salon et salle à manger, est ouvert aux quatre vents pour profiter d’une vue imprenable sur les environs, donnant finalement l’impression d’être à l’extérieur (ce qui est à moitié le cas au final). On s’y sent bien et l’on a presque envie de rester ici à flâner et/ou à bouquiner… Mais les temples érotiques nous attendent ! Florian est impatient de voir ces fameux « temples pornos », comme il aime tant les appeler, qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir lors de son premier voyage en Inde. Contrairement à Orchha, ces temples se trouvent dans une enceinte et l’accès est payant. Mais cela n’est pas très surprenant, car ces derniers sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco. Ici, des milliers de sculptures érotiques aux détails soignés recouvrent les temples. Soyons clairs, certaines sont carrément pornographiques (voire zoophile, il y en a quand même au moins une où l’on voit quelqu’un prendre un cheval).
Nous serions bien restés un peu plus longtemps dans ce cadre somptueux, mais demain nous devons reprendre la route en direction d’Allahabad pour la troisième partie de notre périple…
Les villes saintes d’Allahabad et de Varanasi
Ici aussi, mieux vaut opter pour le bon moyen de transport pour rejoindre Allahabad. Des vols directs relient Khajuraho à Varanasi, ou il est aussi possible d’opter pour un train à destination d’Allahabad ou de Varanasi. Nous, nous l’avons fait en voiture. Et c’était long. Très long. Trop long… Huit heures pour à peine 270 km. La route est une succession de tranchées qu’il vaut mieux soigneusement éviter. Mais sur ces montagnes russes, nous avons au moins une chance, personne n’est malade en voiture et nous arrivons mêmes à continuer nos lectures respectives malgré les chocs récurrents du bas de caisse sur….sur….sur on ne sait trop quoi, mais la voiture absorbe plutôt bien les coups ; Notre chauffeur connaît parfaitement le terrain et sait comment s’y prendre.
C’est donc après une longue journée de route que nous arrivons à Allahabad. Nous visiterons très peu cette ville, qui lorsque ce n’est pas la Kumbh Mela, ne présente que très peu d’intérêt. Mais alors pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi ne pas avoir pris ce vol direct pour rejoindre Varanasi ? Tout simplement parce que nous allons prendre le bateau pour descendre le Gange jusqu’à la ville sainte : Varanasi.
Descente du Gange en bateau
Après une courte étape en voiture pour rejoindre Chunnar, nous retrouvons sur les rives du fleuve sacré notre barque à voile qui fera office de bateau de croisière pour la journée. L’équipage est constitué de 4 membres : deux rameurs, une personne à la barre et Monique, une française qui vit en Inde depuis maintenant 8 ans et qui dirige l’équipe. Notre frêle embarcation est constituée d’une grande cabine, qui sert entre autre de cuisine, et d’un vaste pont sur lequel nous passerons la journée. Nous commencerons notre croisière par un délicieux déjeuner sur le pont, préparé par notre adorable équipage indien.
Varanasi, ses ghâts, ses procéssions et ses vaches
Le lendemain, nous nous lançons à la visite de la ville. En temps normal, il est possible de remonter quasiment toute la ville en longeant le Gange sur les ghâts. Mais la mousson s’étant un peu attardée cette année, le niveau d’eau est encore très élevé et beaucoup de ghâts sont immergés, nous obligeant à faire des détours par les étroites ruelles. Ce n’est pas pour nous déplaire, car ce labyrinthe géant est très authentique et pleins de surprises. Par exemple, nous n’arriverons pas à rejoindre un certain ghâts car l’accès est bloqué par un taureau qui essaye désespérément de monter sur une vache, mais cette dernière ayant décidé que ce n’était pas le moment (ou le bon partenaire… ou le bon endroit…je ne lui ai pas demandé !), elle ne lui rend pas la tache facile. Après 5 tentatives du taureau et 10 minutes de patience de notre part, nous décidons de rebrousser chemin et de trouver un accès plus loin.
« Vous n’avez pas le droit d’être là. Vous ne pouvez pas vous rapprocher davantage. La seule possibilité pour observer les crémations est de monter avec nous ! »
Bien tenté, mais ce n’est pas ma première fois à Varanasi, je travaille pour une agence de voyage et je sais donc ce que j’ai le droit de faire.
Je lui réponds « Merci, mais non merci ! En fait on a le droit et on ne va pas se priver ! » Non mais il me prend vraiment pour un pigeon celui-là !
Il me rattrape par le bras et devient tout de suite plus agressif « T’as pas compris ce que je t’ai dit ?! Vous n’avez pas le droit ! »
Après m’avoir fait douter un quart de seconde, le bougre, je regarde autour de moi et réalise clairement que notre présence ne dérange personne à part lui.
Je récupère mon bras et l’entend grogner dans mon dos alors que je continue d’avancer. C’était le bon choix, car nous sommes très bien reçu 10 mètres plus loin par un Indien qui travaille sur les crémations ; Il nous explique comment les choses se passent et nous invite à approcher des corps… nous approcherons jusqu’à 10cm des corps en flammes. Personnes sensibles à l’odeur ou à ce genre de visions s’abstenir ! Je suis rassurée, mes camarades ont l’air de plutôt bien vivre ce moment fort. Après avoir remercié notre guide improvisé, nous continuons à nous promener sur les différents ghâts et à travers les ruelles étroites de la ville en s’imprégnant de l’atmosphère locale si particulière.
En fin de journée, nous reprenons le bateau pour assister à une cérémonie qui se déroule chaque soir sur les ghâts en l’honneur de Shiva, du Gange, du soleil et du feu. D’une durée d’environ une heure, cette « Puja » (prière) s’observe encore mieux depuis le fleuve puisque les prêtres font face au fleuve.
Le lendemain matin, nous nous levons très tôt pour faire une dernière balade en bateau. Doucement, le soleil se lève, réchauffant la ville qui ne dort jamais et qui se situe sur une rive du Gange seulement. Les bâtiments se teintent de couleurs chaudes pendant que les fidèles hindous rendent hommage au fleuve sacré. Avec nos yeux encore endormis, nous assistons à un véritable spectacle.
Bon, la rêverie matinale se termine, nous avons un avion à prendre nous ! En route pour la dernière étape : Calcutta !
Une sieste plus tard, nous arrivons à Calcutta, la « citée de la joie ». Chanceux que nous sommes, c’est au Taj Bengal que nous dormirons. Le soir même, nous assistons dans ce 5 étoiles à un spectacle « Made in India » retraçant l’origine de la Durga Puja. Une version un peu kitsch et costumée de la victoire du Bien sur le Mal. Le lendemain, nous passons notre journée à faire du « Pandal hopping », activité qui consiste à visiter ces nombreux temples éphémères construit chaque année pour honorer la déesse Durga. Il y en a plus de 2 400 répartis dans toute la ville. Heureusement, Jaydeep, notre accompagnateur nous emmène visiter les plus spectaculaires. Chaque Pandal est construit selon un thème précis : un village authentique, l’énergie solaire et la protection de l’environnement… Un temple peut être construit entièrement avec des coques de fruits séchés ou encore une statue de Durga sculptée dans 16 tonnes de marbres importées de Jaipur. Même l’idée la plus folle semble possible. C’est beau. C’est surprenant. C’est bondé de monde. C’est fatiguant. C’est la Durga Puja ! Certains temples ont nécessité huit à dix mois de construction, uniquement pour ces 10 jours de festival. Et oui, il faut savoir que chaque année, tous sont détruits le dernier jour et les effigies de Durga seront immergées dans le Gange.
Soyons honnête, sans explications d’un guide ou d’un expert, la beauté du spectacle est bien là, mais il est difficile pour un étranger de comprendre tout le rituel.
La journée se poursuivra autour d’un bon déjeuner, d’un peu de repos et de quelques nouveaux Pandals à visiter. Après 10 jours de voyage, la fatigue se fait sentir…
Le voyage avec mes compagnons bloggeurs touche à sa fin ; Cela aura été un voyage très riche, mélangeant le culturel à la vie sauvage, le sacré à la fête, le tout dans une atmosphère très authentique. C’est donc le cœur léger et la tête pleine de souvenirs que je quitte mes co-voyageurs pour retrouver la jungle urbaine de New Delhi, le temps de retrouver mon quotidien avant un prochain voyage qui ne saurait tarder…
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