Territoire entièrement enclavé dans la chaine himalayenne, au nord du Dhaulagiri, les tibétains appellent ce lieu le bae-yul ou le pays caché, en raison des difficultés que présente l’accès à cette partie de l’Himalaya. Seul l’altiport de Juphal, près de Dunai, la capitale de la région permet l’entrée au Doplo, mais ensuite, comme aucune route ne traverse ces cols et ces vallées, c’est à pied que l’on s’y déplace.
Protégée grâce au parc national de Shey Phoksundo qui englobe une grande partie du Dolpo, le district est très peu peuplé (environ 5000 habitants soit 1 habitant au km²). Les interactions avec l’extérieur y sont minimes. Fermée au tourisme jusqu’en 1989, la région reste encore quasi inexplorée par les occidentaux. Des permis spécifiques sont nécessaires pour toutes personnes souhaitant se rendre au Dolpo afin d’en limiter l’accès.
Le Dolpo d’aujourd’hui
Le Dolpo reste toujours autant isolé, surtout pendant l’hiver, où la région est totalement coupée du monde. Cependant la cartographie de la région est maintenant bien à jour, ce qui n’était pas le cas avant 1950. Et de ce fait, avec le développement du tourisme, quelques rares agences de trek au Népal proposent des itinéraires de trek au Dolpo.
Deux chefs d’œuvre artistique mirent en avant cette région. Nominé aux Oscar en 1999, le film franco-népalais d’Eric Valli, Himalaya, l’enfance d’un chef, tiré du roman éponyme, retrace l’histoire de 2 Dolpopas rivaux qui doivent avant l’hiver mener les caravanes de yacks leur permettant d’échanger leur sel contre les denrées leur permettant de survivre aux mois les plus froids.
Les deux mois passés par le naturaliste américain au Dolpo sont aussi décrits par ce dernier dans son livre : Le léopard des neiges. Celui-ci relate les semaines de voyage de l’auteur passées à explorer le Dolpo, tant pour étudier les moutons bleus, ou Bharal, que pour essayer de débusquer le léopard des neiges, animal qui n’a quasiment jamais été approché par l’homme. Son livre, écrit comme un carnet de voyage, a lui aussi été récompensé de plusieurs prix.
Planifier son trek au Dolpo
Alors que la totalité du Népal est touchée par la mousson durant les mois de juin, juillet, août et septembre, le Dolpo est lui bien à l’abri derrière ses montagnes. La période de mousson est donc une très bonne période pour un trek au Dolpo. Région au climat semi-aride, les précipitations y sont rares et les paysages y sont par conséquent secs. Territoire peu boisé, les habitants peinent à se procurer ce précieux combustible. C’est la bouse séchée de yack qui fait le plus souvent office de petit bois pour faire prendre le feu qui réchauffera la maison familiale.
Les chemins de trek au Dolpo ne sont pas faciles et sont dans une certaines mesure à l’image des conditions de vies de ses habitants : rudes. Avec des cols à plus de 5 000 mètres d’altitude à franchir, souvent enneigés, comme celui de Num La (5 318m) ou celui de Baga La (5 175m), l’altitude moyenne du Dolpo est au dessus des 3 500m. Des passages vertigineux raviront aussi tous les adeptes des petits chemins à flancs de montagne. C’est dans un de ces chemins que se déroule la scène de la chute d’un yack dans un ravin dans le film d’Eric Velli.
Mais le Dolpo se doit aussi d’être connu pour ses paysages à couper le souffle. Tout d’abord, l’omniprésence des sommets environnants, comme le Shey Shikar (3 139m) ou le Dhaulagiri (8 167m) qui forment un panorama sublime ! En très bonne position arrive aussi le lac de Phoksumdo, qui a donné sa couleur au mot turquoise. Lac le plus profond du Népal avec ses 145 mètres de profondeur, celui-ci est sacré pour les habitants et toucher l’eau du lac est interdit. Sur la berge sud de ce lac se trouve le petit village tibétain de Ringmo. Comme la plupart des villages au Dolpo, les toits des habitations sont plats. Ce système permet de faire sécher l’orge, qui devient, une fois grillée et transformée en farine, la base de l’alimentation. Cette farine, la Tsampa, mélangée au thé salé au beurre de yack, est consommée par les populations tibétaines du Dolpo depuis des générations. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de lodge et que la plupart des treks au Dolpo se fassent en campement, il est tout à fait possible de trouver une échoppe proposant aux trekkeurs de passage une tasse du breuvage traditionnel.
Comme souvent dans les régions tibétaines, vos pas vous mèneront le long de chortens, monument en l’honneur du Bhouddha, et des mani walls, ces murs où des prières y sont peintes. Les cols sont eux décorées de drapeaux de prières multicolores flottant au vent !
Vous l’aurez compris, le Dolpo se prête plutôt bien à la marche et à la découverte d’un pays « hors du temps ». Parcourir les sentiers ancestraux empruntés par les caravanes du sel est une expérience qui ne peut laisser personne indifférent. Votre agence de trek francophone au Népal organisant des circuits au Népal est à votre écoute pour organiser votre prochain voyage au Dolpo : http://www.shantitravel.com/fr/trek-nepal/