La découverte d’un pays se fait de différentes manières. Il y a bien sûr la découverte des lieux, de ses paysages, de sa faune, de sa flore. Un voyage, c’est également l’occasion de rencontrer les locaux, leurs façons de vivre, leurs traditions, leurs danses, mais aussi… leur cuisine ! Au Bhoutan, la cuisine locale est un incontournable de tout voyage (qu’elle vous plaise ou non d’ailleurs). Certains sont curieux, d’autres moins, une chose est sûre, il faut se nourrir !
15 jours de trek au Bhoutan : comment nourrir tout le monde ?
Lorsque j’ai découvert le Bhoutan cet automne, la perspective de partir 15 jours en trek dans les montagnes m’inquiétait un peu. Qu’allions-nous manger ? Il est temps de révéler un secret de taille : ces 15 jours d’effort se sont systématiquement terminés par un véritable festin !
Au départ de Paro, Alice et moi avons commencé notre trek par la rencontre de notre équipe. Pour 2 trekkeuses, pas moins de 4 personnes et 10 mules nous accompagnaient : un cuisinier, son assistant, un muletier et bien sûr notre guide. Ne vous méprenez pas, les mules ne portaient qu’un petit sac pour chacune d’entre nous. Equipées de 2 paniers chacune, les mules étaient en réalité chargées de vivres : légumes, viandes, lait, beurre, céréales, pop corn (!) ainsi que tout le matériel nécessaire au cuisiner (ustensiles, casseroles, bouteilles de gaz et « dinette »).
Nous allions vivre en autonomie pendant 15 jours, sans réapprovisionnement possible ! Au départ, il s’agit de quelque chose à laquelle on ne pense pas vraiment mais soyons honnêtes : le cuisiner est clairement l’Homme de votre trek. Il est celui qui vous fait sortir du lit avec un petit-déjeuner complet ou qui vous fait parcourir les dernières heures de marche en pensant au petit festin qui vous attend…
Variété et quantité : les points forts de la cuisine Bhoutanaise pendant un trek
Notre cuisinier s’appelait Chagay. En bon père de famille, il n’a pas mis longtemps à comprendre nos coups de cœur culinaires. A la différence d’autres destinations himalayennes où les repas peuvent être assez frugaux, le Bhoutan offre à ses trekkeurs la même diversité culinaire qu’aux voyageurs classiques. Formées dans une école spécialisée, les équipes sont ainsi capables de fournir les mêmes plats (presque tous) que dans un vrai restaurant. Perdues au milieu des sommets et des troupeaux de chèvres, nous avons donc découvert avec bonheur la cuisine du Bhoutan…
Chaque repas se compose de plusieurs plats. La plupart du temps, un ou deux plats de petits légumes cuisinés, un plat de viande ou de poisson et l’éternel bol de riz (parfois rouge, parfois aux fruits secs). Voir les randonneurs repartir le ventre plein est le souci primordial de l’équipe.
Un exemple de déjeuner : plats de pommes de terre au fromage (sans mentir, aussi bon qu’une tartiflette !!), des nouilles sautées avec des petits morceaux de bœuf et des légumes, un plat de courgettes et du riz. Une goyave en dessert. Ne calculez pas les calories… Vous avez marché 8 heures, je vous assure que votre appétit est décuplé et que tout vous donne envie !
La nourriture en trek : que mange-t-on et à quel moment ?
Ensuite la journée de marche commence. Il est fortement recommandé aux trekkeurs d’emporter quelques barres de céréales. Mais pas d’inquiétude, vers 10h, une collation et un jus sont en général proposés. Chaque jour, alors que nous étions partis bien avant eux et qu’ils avaient le cap à ranger, l’équipe finissait toujours par nous rattraper. C’était un peu agaçant il faut l’avouer mais bon, on ne peut pas se plaindre de voir le camp parfaitement installé au moment de notre arrivée…
Débarrassées de nos affaires de marche et après un petit brin de toilette, nous attendions la nuit en grignotant du pop corn (salé, why not ?!) et en sirotant du thé. Le thé est un moment très important pour les Bhoutanais, qu’il soit noir, au lait ou simple eau chaude, l’important étant de ne pas boire froid.
Sous la tente ou dans la tente-salle à manger, nous dînions assez tôt, vers 18h. La nuit tombée, le froid et le besoin de se réchauffer arrivent vite. C’est donc l’heure de la soupe ou du bouillon maison. Ensuite, comme pour le déjeuner, ce sont à nouveau 4 plats qui nous sont présentés. Et parce que nos cuisiniers étaient vraiment très forts, à 5000 mètres d’altitude, ils ont même été capables de nous préparer de délicieux momos.
Un soir, Alice et moi, avons pris le contrôle de la cuisine. Incrédule, le cuisinier nous a laissé préparer nos spaghettis à la bolognaise. Curieux, il goutera mais nous préparera une double ration pour le petit déjeuner du lendemain, convaincu que nous n’avions pas assez dîné !
La lecture de cet article vous aura peut-être donné envie de découvrir le Bhoutan ou vous aura donné faim… Une chose est sûre, au-delà de ses richesses culturelles et naturelles, le Bhoutan offre à ses voyageurs une cuisine délicieuse, reflet des saveurs himalayennes et doté d’un service qui fait la renommé du pays du Dragon Tonnerre.